Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au
doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers,
au bord des
fleuves endormis,
se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au
fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit,
et que les arbres verts sont joyeux d’être
ensemble et
se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ;
la nuit,
on croit entendre,
à travers l’ombre
immense et sous le ciel béni,
quelque chose d’heureux
hanter dans l’infini.
Victor Hugo : L’art d’être grand-père (1877)





